Le Centre d’action bénévole L’Actuel réagit au budget provincial pour la prochaine année, en soulignant que les gains pour le communautaire sont insuffisants pour permettre à son équipe de reprendre son souffle et d’avoir confiance en l’avenir. Il faudra faire preuve de résilience.
« C’est ironique que le plan budgétaire porte le titre Un Québec résilient et confiant. Comme organisme, nous sommes habitués de rebondir et de se reconstruire après des moments difficiles. C’est exactement la définition de la résilience. Se dépasser, s’accrocher et ne jamais baisser les bras fait partie de la réalité des organismes communautaires », lance Francine Plamondon, directrice générale du Centre d’action bénévole L’Actuel.
Le budget 2021-2022 du gouvernement n’ajoute que 10 M$ à l’intention des 3000 groupes subventionnés par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux. Donc, un calcul rapide nous emmène à 3000$ par groupe.
« Ce n’est rien! Toutes les revendications que nous faisons depuis plusieurs années n’ont pas été entendues. Pendant la pandémie, le Gouvernement a lancé dans les bras des organismes de nombreux mandats. Notre savoir-faire est reconnu lorsqu’il faut agir, mais complètement oublié lorsqu’il est question de financement », poursuit Francine Plamondon, qui a bien de la difficulté à comprendre pourquoi le communautaire n’est jamais entendu.
La mission d’un centre d’action bénévole comme L’Actuel est très large et sa clientèle est très diversifiée. Certaines enveloppes budgétaires ne sont pas accessibles à l’organisme, même s’il offre ce type de service. Les dépannages sont un bon exemple à ce propos, alors que L’Actuel ne reçoit pas de financement pour ce service parce que les mots « sécurité alimentaire » ne sont pas dans son énoncé de mission. Même au niveau du bénévolat, les centres d’action bénévole sont parfois mis de côté, alors qu’ils sont les maîtres d’œuvre du bénévolat.
Le plan budgétaire annonce un 10 M$ pour la bonification du programme de soutien à l’action bénévole. Cependant, Francine Plamondon ne se réjouit pas trop vite puisqu’il s’agit de l’enveloppe discrétionnaire des députés. La Fédération des centres d’action bénévole du Québec (FCABQ) dont L’Actuel est membre travaillera à ce que le programme change de nom ou bien que l’argent soit bel et bien investi en soutien à l’action bénévole.
« Notre députée Marie-Claude Nichols est à notre écoute et nous pouvons bénéficier de financement pour certains de nos projets grâce au programme de soutien à l’action bénévole. Mais, il faut encore répéter que créer des projets pour obtenir un peu de financement, ça épuise à long terme. C’est pourquoi nous revendiquons depuis longtemps un rehaussement du financement à la mission globale. Nous aurions ainsi plus d’autonomie pour offrir des services correspondant à la réalité du territoire », rappelle la directrice générale.
Si le plan budgétaire annonce des sommes pour s’ajuster à la crise, on oublie que les besoins dans le milieu communautaire étaient criants bien avant la pandémie. « Chaque année, nous avons l’incertitude d’avoir suffisamment d’argent pour répondre aux besoins de la communauté. Même si l’on nous donne des denrées pour nourrir des citoyens dans le besoin, ça prend des employés et des intervenants sociaux pour être capable d’offrir ce service, entre autres. Notre réalité est bien mal comprise par le gouvernement », conclut Francine Plamondon.